mardi 21 février 2017

Daniel BALAVOINE


Daniel Balavoine est un auteur-compositeur-interprète français, né le 5 février 1952 à Alençon (Orne) et mort dans un accident d'hélicoptère le 14 janvier 1986, à huit kilomètres de Gourma-Rharous (Mali), en marge du Paris-Dakar.

Balavoine se produit à l'Olympia du 31 janvier au 2 février 1980, où 1 200 spectateurs par soir viennent le voir, obtenant un accueil favorable des critiques professionnels. Toujours en ce début d'année 1980, il apparait dans le film Alors... Heureux ? jouant le rôle d'un brancardier homosexuel et pour lequel il compose également la musique du film.


     

En novembre 1980, il revient avec l'album "Un autre monde", disque contenant les tubes : 
"Mon fils ma bataille" inspiré du divorce de son guitariste et ami Colin Swinburne et du film "Kramer contre Krameravec Meryl Streep et Dustin Hoffman, sorti en février 1980, traitant du même sujet. Le titre rencontre un énorme succès commercial, atteignant la troisième place du hit-parade en France et s'étant vendu à 543 000 exemplaires.
"Je ne suis pas un héros" (initialement écrit pour l'album "À partir de maintenant" de Johnny Hallyday).
"La vie ne m'apprend rien", qui deviennent des incontournables de son répertoire, tout comme, dans une moindre mesure, "Lipstick Polychrome".
L'album rencontre un énorme succès commercial, avec 500 000 exemplaires vendus.



    

Fort du succès de ses nouvelles chansons, Daniel réinvestit la scène de l'Olympia du 10 au 14 mars 1981. Il fait salle comble et enregistre son premier album en public, "Balavoine sur scène" qui parait en novembre 1981. La Chine est très présente dans ce spectacle. Il entame ensuite une grande tournée et participe, le 22 octobre, au concert 100 artistes pour les prisonniers d'opinions, au profit d'Amnesty International.


 


Durant l'hiver 1981, il part à Ibiza enregistrer un sixième 33 tours avec de nouveaux musiciens, dont le batteur américain Joe Hammer. À 30 ans Balavoine veut entamer un nouveau virage musical, plus rock, plus électronique, s'écartant de plus en plus de l'acoustique. En avril sort "Vendeurs de larmes" vendu à 600 000 exemplaires. On y retrouve les titres comme : 
"Vivre ou survivre", Grand succès, parvenant à atteindre la troisième place des hit-parades et se vendant à plus de 400 000 exemplaires, elle inaugure le nouveau virage musical du chanteur tendant à s'éloigner de plus en plus de la variété pour s'inscrire dans une new wave encore balbutiante imprégnée de sa pulsion rock, qui devient très vite un tube.
"Dieu que l'amour est triste", "Soulève-moi" et "Vendeurs de larmes" de l'album sont aussi notables. Ce disque rencontre un grand succès public et obtient le prix Diamant de la chanson française.




    

Durant l'été 83, il part en Écosse composer son septième album "Loin des yeux de l'Occident". Sorti en octobre et réputé être son album le plus engagé, les textes évoquent :

"Pour la femme veuve qui s'éveille" : il dénonce la condition des femmes qui, devenant veuves, deviennent piliers de leurs famillesIl cite ainsi trois femmes; en Chine, en Sibérie, en Afrique noire. " femme de Shanghai, de Kostanaï, du peuple Maasaï; veuve d'un monde qui défaille, rien ne peut égaler ta taille ". Balavoine fait une critique de la politique de l'enfant unique instaurée en Chine en 1970 afin d'y contrôler la démographie, provoquant un véritable déséquilibre démographique dans le pays. Il y parle également des conditions de vie des femmes « veuves » causés par les politiques et des guerres présentes un peu partout dans le monde, montrant le rôle de « pilier » de ses femmes qui s'éveillent à leurs conditions d'existence. Il fait également référence aux camps de travail de l'URSS dans le couplet « Pour la femme veuve qui s'éveille / Comme celle de Koustanaï / Dont l'amant n'est qu'un détail / Mort au camp de travail /Seul champ de bataille ».

"Frappe avec ta tête" : évoquant la torture dans les pays d'Amérique latine soumis aux dictateurs militaires, elle narre l'histoire d'un écrivain-poète argentin auquel on a coupé la langue et les doigts, dont le seul moyen de s'exprimer est de frapper avec sa tête. Dédiée au pianiste argentin Miguel Ángel Estrella. Celui-ci fuit le régime argentin en 1976 à cause des persécutions dont il fait l'objet de la part de la junte militaire. Il est détenu en Uruguay. Durant sa détention, il continue à jouer dans sa cellule avec un clavier muet.

"Poisson dans la cage" : la drogue.

"Revolucion" : il décrit les "Mères de la place de Mai", en Argentine, ayant défilé des années durant pour protester contre la disparition de leurs proches . 

"Partir avant les miens" : il l'interprète, alors âgé de 31 ans, évoque sa propre mort et son enterrement et déclare  : "vouloir mourir avant ceux qu'il aime, pour ne pas hériter de la douleur du deuil de la perte d'un proche". Une chanson qui résonnera comme une sinistre prémonition lorsque trois ans plus tard

Musicalement, le disque, inspiré par Peter Gabriel, mêle sonorités électroniques et ambiances « world music » avec l'emploi de percussions africaines. Toutefois, l'album se vend moins bien que les précédents (250 000 exemplaires).




              

Durant l'année, Balavoine participe au conte musical Abbacadabra avec Frida du groupe ABBA, avec laquelle il enregistre le single "Belle".
 

 


Le 15 juillet 1984, naît son fils Jérémie.  A l'occasion, il compose la chanson "Dieu que c'est beau". Elle célèbre la beauté de la venue au monde d'un enfant et du surgissement de la vie. Elle rend hommage aux femmes et contient de multiples allusions à la Genèse en évoquant Ève et le Serpent. Le chœur répète à de multiples reprises "haya" qui, en hébreu, est un verbe signifiant "vivre" et auquel renvoie le prénom Ève. Ce dernier, en hébreu "hawwâh" signifie "vie, source de vie" et est une ancienne forme de "Hayyâh". On note la participation de Frida, chanteuse du groupe ABBA, a prêté sa voix au chœur de la chanson .




Sa tournée se clôture au Palais des sports du 21 au 30 septembre, où est enregistré le double album live "Balavoine au Palais des sports". 

EN 1985, Daniel retourne en Écosse pour enregistrer son huitième album studio. "Sauver l'amour" parait en octobre, avec 1 269 200 exemplaires et 1 580 000 singles ont été vendus, tout en restant classé durant 60 semaines dans le classements de ventes d'albums du 3 novembre 1985 à janvier 1987.

Sur les neuf chansons que compte l'album, quatre deviennent des tubes : 

"L'Aziza", (sortie le 14 octobre 1985) en hommage à sa femme juive-marocaine Corinne.  "L'Aziza" signifie « la chose la plus chère » en arabe mais aussi « chérie ». Le 7 décembre 1985, la chanson obtient le prix SOS Racisme, remis par Harlem Désir lors de la Fête des Potes au Bourget. Elle sera certifié disque de platine pour un million d'exemplaires vendus du single.

"Sauver l'amour" (sortie le 18 janvier 1986)  entre au Top 50 le 26 avril 1986 en seizième position, alors même que "L'Aziza", le premier extrait de l'album publié en single, y figurait encore. Il figure parmi les dix meilleures places en troisième semaine, puis atteint la cinquième position du Top 50 en huitième semaine (le 14 juin 1986). Il quitte le classement le 29 août 1986 après être resté dix-huit semaines consécutifs. Le single se vendra à 360 000 exemplaires.

"Aimer est plus fort que d'être aimé" (non classé au Top 50, mais succès radiophonique). Il s'agit du dernier extrait de l'album, paru en 45 tours à titre posthume.

"Tous les cris les SOS". Jamais sorti en single. À travers cette chanson, Daniel Balavoine évoque la souffrance qu'engendre la solitude et la volonté d'y remédier, partagé entre espoir et désillusions. Le refrain met en scène la symbolique de la bouteille à la mer revenant sans cesse vers son lanceur. Outre ses envolées lyriques, ce morceau se caractérise par son innovation sonore. L'intro, est réalisée à l'aide d'un "Fairlight CMI IIx"(une gamme de synthétiseurs échantillonneurs). Sur une ambiance grave, on y entend des échantillons de "sifflements de trains", des idiophones (cloches, grelots …) rythmés par des taikos et des cascades de caisses en écho. En découle une world music moderne qui, à l'époque, donne à son auteur une avance considérable en qualité d'arrangements. Les parties de claviers lors des couplets sont jouées par Daniel Balavoine lui-même.

"Ne parle pas de malheur" atteint également le numéro un des palmarès au Québec. Elle parle de rupture.

"Petite Angèle" Cette chanson parle d'une jeunesse incomprise.

"Petit homme mort au combat", sujet grave des enfants soldats.

"Un enfant assis attend la pluie" qui clos l'album. Sujet de la sécheresse (et a fortiori la famine en Éthiopie) Après sa mort, on apprendra que l'artiste avait cédé en secret tous les droits de cette dernière chanson au profit de l'Afrique. 


  

   




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