Né le 23 novembre 1953 à Agen, préfecture le du Lot-et-Garonne dans le sud de la France, le jeune Francis grandit à Astaffort, près de Toulouse, dans une famille originaire de Frioul en Italie. Son père est ouvrier dans une usine de gâteaux et sa mère, caissière une cafétéria. Il a une sœur, Martine e t un jeune frère, Philippe. Le milieu modeste dans lequel il vit ne l'empêche pas de profiter d'un environnement tranquille : entre l'ancienne maison de famille et l'école, il fréquente les terrains de boules et pratique la pêche à la ligne.
En 1980, sort le troisième album de l'artiste "Fragile". Chanteur confirmé, il écrit à cette occasion une belle chanson d'amour pleine de délicatesse, "L'Encre de tes yeux". Elle devient un grand succès et révèle un artiste sensible que le grand public apprécie de plus en plus. Le second simple qui s'intitule "La Dame de Haute-Savoie" est une ballade rythm'n'blues. Et aussi "Je pense encore à toi". Il y introduit la guitare électrique qui jusque-là était supplantée dans ses compositions par la guitare acoustique, plus propice à des climats intimistes.
Cet homme paisible au look de mousquetaire, se sent un peu écartelé entre sa région d'origine et la vie parisienne. En 1981, il sort un nouvel album "Carte postale". Entre nostalgie de sa province et de la vie qu'on peut y mener, et dénonciation de l'agressivité urbaine, les titres "Carte postale", "Répondez-moi" et "Chauffard" donnent un aperçu de l'état d'esprit de Francis Cabrel après quelques années de succès et de bouleversement intérieur.
Son cinquième album marque en apparence, une certaine évolution dans sa carrière. Sur la pochette de "Quelqu'un de l'intérieur" qui date de 83, Francis Cabrel coupe ses cheveux. Dans ces textes, il quitte un peu son univers personnel et paraît s'intéresser à ce qui se passe à l'extérieur : préoccupation face à la détresse des immigrés dans "Saïd et Mohamed", dénonciation d'un certain machisme dans "Leïla et les chasseurs" ou "Les Chevaliers cathares", hommage à une culture occitane méconnue. On retrouve aussi "La fille qui m'accompagne".
Les disques de Francis Cabrel sortent dorénavant à un rythme régulier. En 1985, c'est "Photos de voyage" écrit dans la même veine que le précédent album. Il s'engage pourtant un peu plus qu'il ne le faisait jusque-là : dénonciation du racisme ordinaire dans le titre "Gitans", de la dissidence en URSS dans "Lisa" ou la pauvreté dans le tiers-monde dans "Photos de voyage". Sans être devenu un militant des grandes causes, il prend de plus en plus parti. On retrouve aussi le titre "Encore et encore". En même temps, fort de sa notoriété, il commence à envisager une activité artistique moins prolifique, voire même un arrêt total.
"Cabrel 77-87" est la première compilation de Francis Cabrel sortie en 1987 et reprend les principaux tubes de l'artiste sur cette période. Elle contient également "Il faudra leur dire", titre inédit sur un album. Cette chanson est née l'occasion du baptême de sa fille Aurélie : destinée à être chantée par des enfants, les paroles sont simples. La première mouture accompagne un court métrage sur la leucémie et est interprétée par les enfants d'Astaffort. Dépassant largement la notoriété du film, Francis Cabrel la réenregistre dans de meilleures conditions avec la Chorale des Enfants d'Asnières. Durant plusieurs semaines, elle est en tête du Top 50 français avec ce simple.
Trois ans passent avant que ne sorte un nouvel album : "Sarbacane" est un disque longuement mûri. Tout a été pensé dans le détail, l'artiste a même fait les arrangements et enregistré une partie dans le studio qu'il s'est aménagé chez lui. C'est sans doute, jusque-là, l'œuvre la plus aboutie du chanteur. Le public ne s'y trompe pas : les chiffres de vente approcheront les deux millions d'exemplaires vendus sans compter les 45 T "Sarbacane" dédié à sa fille. On retrouve les tubes : "Animal", "C'est écrit" et "Dormir debout" dédié à Daniel BALAVOINE.